A quatre mains

Nous sommes venus, nous avons aimé et bien souvent nous sommes revenus sur un blog.
Puis des grains de sable sont apparu dans la machine.
Des indices qui auraient du attirer notre attention.
Mais trop midinettes que nous sommes, nous faisions semblant de ne pas voir.
De ne pas comprendre.
Et puis il y a eu l'invraisemblable.
Un soir sur France 3, Frédéric Taddéï, un homme réputé sérieux, reçoit ce soir là notre blogger pour un livre même pas sorti, mais tellement vanté sur son blog.
De fait, ce moment est devenu l'un des sujets de nos réflexions entre amis.
Sur nos blogs.
Autour d'un verre dans un bar.
Dans certaines rédactions.
La puce à l'oreille s'est alors mise à vibrer.
Voici le résultat de nos idées, ni préconçues (qu'on nous prouve le contraire), ni psycho rigides car il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis.
Il semblerait donc qu’il suffise d’écrire correctement (sujet-verbe-complément) pour détonner dans la blogosphère.
Il semble pour certains lecteurs que répondre correctement aux règles basiques de la grammaire soit un motif suffisant pour louer le scribe.
On aimerait que ces lecteurs apprennent à lire.
Voici donc pour eux, écrit à quatre mains et après moultes réflexions, ce petit décryptage d’une baudruche ( vous savez ce ballon qui se gonfle vite et qui, une fois percé, s’en va dans tous les sens en faisant un bruit de pet).
Si l’on en croit ce que Ron veut bien révéler de lui sur son blog, on a un parcours professionnel pour le moins étonnant, voire incohérent : suite à des études de langues (licence, 3 ans), il a embrayé sur des études d’infirmier (4 ans).
On lit qu’il a travaillé dans des sociétés en tant qu’infirmier diplômé (oui, diplôme qui se prépare en 2 années supplémentaires, la médecine du travail ne s’improvise pas).
Le calcul est simple : il travaillerait seulement depuis 6 ans.
C’est bien peu pour faire un bilan.
Notre première option, la plus bienveillante : chaque expérience retranscrite, même la plus insignifiante, est gonflée d’anecdotes vécues par d’autres ou inventées afin de rendre la narration plus plaisante.
Pourquoi pas, mais en ce cas il est malhonnête de faire croire qu’il s’agit bien là de sa vie et de faits réels.
Notre seconde option, la plus probable: 6 ans qui lui paraissent suffisantes pour avoir une vision élargie de sa supposée profession en particulier, et de la vie en général.
Vision d’ailleurs matinée d’humanisme light et de grands principes qui ne s’appliquent qu’unilatéralement : en effet, il suffit de mettre en doute la véracité d’un récit au détour d'un post laissé sur le dit blog, pour, en réponse, être qualifié de mauvaise langue ou de jaloux.
Etrange manière de recevoir les lecteurs réguliers qui sont attentifs et un peu critiques.
Ne pas non plus soumettre l’idée que savoir écrire à peu près correctement n’implique pas mécaniquement qu’on produit de la littérature, vous vous feriez immanquablement insulter, et pas seulement sur son blog –oui, Ron traque les irrévérencieux partout sur le net et leur répond vertement dans la demi journée.
Car Ron prend très mal qu’on soupçonne dans ses écrits qu’il y ait malfaçons, poses et imposture.
Il se montre menaçant et prévient qu’il n’oublie jamais rien.
Quel recul !
Mais il suffit de se pencher sur ce qu’il écrit pour tomber sur des invraisemblances loufoques, elles ne manquent pas.
Ainsi est-il capable de prétendre avoir traversé à pied une rivière encore minée au Vietnam ou avoir vacciné à leur domicile les enfants du couple Gainsbourg/Attal.
La vérité historique et le simple bon sens nous renseignent : pour des raisons évidentes de soutien à la reprise de l’économie locale, le Vietnam a été intégralement déminé dès le départ des Américains.
On semble confondre avec le Cambodge, dont l’épuration des mines anti-personnelles n’a commencé qu’au début des années 90, mais on n’est pas à une inexactitude près).
Enfin un médecin traitant semble plutôt indiqué pour prodiguer des soins aussi simples, plus qu’un infirmier intérimaire et itinérant.
Nous pourrions multiplier les exemples.
Chez Ron, le fantasme du super héros abonde, et croise des personnages autant stéréotypés que possible.
Les anciens artistes vivant encore dans leur gloire passée, le rescapé des camps de concentration obligé de côtoyer au quotidien son ancien bourreau, la tante répudiée de la famille car amoureuse d’un étranger (mais pas trop étranger quand même, il était Anglais.
Voyez comme sa famille est cul-serré !
Honte sur cette famille mal-aimante.
Il y aussi a pauvre petite serveuse de bar licenciée comme une malpropre car attente d’une maladie forcément et irrémédiablement mortelle.
N'oublions pas le douanier Suisse très rigoureux sur le règlement, la supérieure vicieuse et acariâtre baisouillant avec l’ultra sup et saquant les braves etc ...
Des clichés en veux-tu, en voilà.
Vu que c’est gros, ça devrait passer.
Mais pour nous, ça ne passe pas du tout : cela correspond peut-être aux exigences télévisuelles, mais certainement pas à un véritable travail d’écriture.
Ajoutons que Ron a le don pour faire rebondir sa narration, et notre regard se tourne vers une hypothèse qui nous paraissait au départ énorme, mais vers laquelle dorénavant tout concourt : l’exercice de scénario.
Et rien d’autre derrière ce paravent.
Ron a invoqué le hasard pour justifier la publication de son livre.
Le hasard a un nom : Guy Birenbaum, directeur des éditions privées, monteur de coups médiatiques et notoire débusqueur de lapins essoufflés.
Suite à un commentaire qu’a posté Ron sur le blog de Birenbaum, ce dernier lui aurait demandé un tapuscrit regroupant le meilleur du blog de Ron.
On s’étonne que Birenbaum, spécialiste auto-proclamé de la blogosphère, ait besoin d’un support papier pour apprécier la qualité d’écriture d’un blog.
On s‘étonne encore de ne retrouver qu’une seule intervention de Ron sur le blog de Birenbaum.
Et on s’étonne encore plus de constater que Ron fut le premier a poster un commentaire (d’ailleurs pas frappant de pertinence) à un des sujets qui, en moyenne, en génère plus d’une centaine.
Très fort ce Ron !
Comme toujours.
On chercherait ainsi à camoufler d’autres manigances moins avouables qu’on ne s’y prendrait pas autrement. 
Cette hypothèse prend corps lorsqu’on sait que le premier média d’importance à avoir invité Ron est Frédéric Taddéï, proche de Birenbaum, et bien avant que ne livre paraisse, c'est-à-dire invité sur la foi de rien, sinon le buzz entourant Ron l’opaque.
De Ron et ces médias reconnus, qui a utilisé qui ?
Se jette-t-on vraiment avec spontanéité sur un bloggeur parce qu’on lui prête quelque talent (mais il se lit des choses autrement plus profondes ailleurs sur le net, et avec un talent autrement plus incontestable) ?
Ou bien cherche -t-on à monter de toute pièce un coup à vocation marchande, et donc le blog ne serait que le premier maillon ?
Pourquoi créer ce personnage fictif –mais de chair ?
La suite promise devrait nous renseigner un peu plus sur l’identité et les intentions cachées du héros temporaire de la blogosphère.
Nous terminons qu’à travers ce post, nous ne partons pas en croisade pour l’information objective.
Mais profiter d’une évidente mystification pour vendre un produit labellisé « auto-fiction » nous semble un détournement honteux de ce que peut être l’outil internet, et révèle un personnage trompeur et peu respectueux de son lectorat.

Voilà c'est dit et écrit !
Allons nous nous attirer les foudres de guerre ?
Allons nous recevoir encore une fois un mail laconique et vengeur du dit Birenbaum ?
Nous ne faisons pas cela pour cela.
Simplement et comme toujours depuis la création de ce blog pour écrire et réagir.
Pour nous le blog est un véhicule d'humeur.
De morceaux de vie.
Nous ne cherchons rien.
Nous ne sommes pas jaloux.
Certains d'entre nous ont connu leur heure de gloire et la connaisse encore.
D'autres ont été publiés, le sont encore !
Si le web ne sert plus à être libre, un tant soit peu, alors mieux vaut éteindre nos ordinateurs.
En tout cas, selon notre philosophie, nous nous amusons beaucoup dans notre espace de liberté.
Et( pour une fois nous signons :
Le Nain masqué et le Vengeur masqué.

Comments

[nawak]

La démonstration est brillante, assurément! Ca colle parfaitement avec les impressions d'un grand nombre.

[g.b.]

Je ne vous ai jamais envoyé de mail mais simplement un commentaire sur votre blog comme chacun peut le constater.
Je ne connais pas du tout Frédéric Taddéi. Vous auriez pu aisément le vérifier en le contactant et en lui posant la question.
Pour le reste la critique est libre.
Simplement, vous vous trompez de A à Z mais c'est après tout votre strict droit.
Quant au récit de notre rencontre avec Ron il est parfaitement exact tel que Ron le raconte.
Il vous aurait été là aussi aisé d'enquêter et de vérifier.
Je me tiens donc à votre entière disposition pour tous renseignements complémentaires. Mais pour cela il vous faudrait vous démasquer...

Bien à vous

[Christophe]

Bravo à vous deux et vos dix doigts.J'attend maintenant de lire la réaction de Ron sur son blog.Mais je ne suis pas certain qu'il réagisse via un post cela nuirait à son image.Et puis de toute façon il n'écrit plus tous les jours maintenant il est trop occupé à écrire un scénario pour le film sur sa vie.