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Patxi, un mois plus tard ...
Chouette, on a enfin réussi à attraper le garçon.
La rencontre est sympa.
J'ai digéré l'album.
Lui est plus à l'aise.
Il a toujours l'air aussi frêle.
Mais comme je le pensais, c'est un basque de caractère.
Trempé, pur jus.
Piquant comme un piment d'Espelette.
Fort comme une vague au large d'Anglet.
Patxi Garat assume sans complexe du haut de ses 24 ans le fait qu'il n'est qu'un chanteur de plus issu de la télé réalité. La seule différence c'est qu'il croit depuis le début fermement en son étoile, à sa destinée.
Loin le temps où il était barman à Saint Jean de Luz.
L'ex-Star Académycien s''est émancipé avec un certain succès de la fange des douves du château.
Patxi n'a pas hésité à changer de label pour y gagner en force, délaissant Mercury pour Atmosphériques, maison plus crédible quand on veut faire autre chose que de la musique pour midinette en mal de mouiller sa Vania Pocket.
3 ans après sa seconde placeà la Star Ac', il signe, avec "S'embrasser", un album léger, dépouillé, bien rythmé et d'une étonnante sobriété folk, faisant même place à ses racines basques.
Ce qui le place loin devant les bouses "vacarmiques" de Jenifer.
Chacun sa merde me direz vous, euh son créneau !
Des textes écrits tout seul comme un grand avec l'aide de Louis Chedid pour un titre et des musiques en solo sauf exceptions avec Chedid et Souchon fils.
"J'avais vraiment envie de raconter mes histoires à ma façon. J'ai toujours eu un plaisir énorme d'écrire mes chansons et puis de les chanter. C'est ma manière d'appréhender la musique. Je compose avec ma guitare. Toutes mes références musicales sont là: Aubert, Miossec, Bob Dylan, Raphaël, Cali."
Même si les arrangements sonnent Raphaël ou Louise Attaque.
Les deux ex-Innocents, Jean-Christophe Urbain (pour neuf titres) et Jean-Philippe «Jipé» Nataf (deux titres), ainsi que le duo formé par Régis Ceccarelli (batteur féru de jazz) et Laurent Vernerey (contrebassiste du groupe Manau) viennent apporter un peu de maturité à l'ensemble.
Si la part belle est faite à la guitare folk, le banjo, et la txalaparta (avec le x prononcé «ch» comme dans Patxi) viennent moderniser l'ensemble, y apporter uune note personnelle du petit basque.
"Il s'agit d'un instrument de musique basque que les bergers continuent parfois à utiliser pour communiquer d'une vallée à l'autre.» On peut entendre le son sec de la txalaparta sur "Hegalekin" (avec les ailes, en basque dans le texte), qui traite de la nostalgie liée à l'exil. 
"C'est une chanson sur les racines. J'ai rencontré beaucoup de gens qui, comme moi, sont tristes d'avoir quitter leur pays. Ça m'a touché, j'avais envie de raconter cette nostalgie-là, cette douleur de la séparation qui est liée au fait d'avoir appris cette langue avant d'avoir appris le français, d'avoir vécu là-bas, de vivre à Paris pour le moment. Ma chanson dit qu'on peut toujours vaincre la nostalgie de son pays en y pensant très fort, avec les ailes mentales que sont les souvenirs."
La chanson comporte même des passages en basque "qui se sont imposés au cours de l'écriture", tout comme dans "On peut toujours rêver".
On en prend conscience: si les textes des chansons affichent une certaine humilité, une simplicité, parfois l'auteur se laisse aller, il se veut basque et fier puis redevient vite très humble.
Comme sur "Lilou".
"C'est une petite fille de cinq ans à qui je m'adresse pour lui expliquer ce qu'est la vie. Et plus je lui parle, plus je me rends compte que c'est elle qui m'apprend le plus sur la vie."
Entre paris et Pays Basque, la vie de Patxi se résume pour l'instant à une tournée et l'écriture, la lecture aussi.
"Écrire me procure beaucoup de plaisir, et m'oblige à me poser vraiment des questions, à trouver des réponses, à m'en poser d'autres à partir des réponses que je trouve. Cela m'aide aussi à exorciser les choses, à vider le sac et pouvoir repartir."
Désolé mais il m'a touché le bougre avec sa naïveté de la vie.
Sa candeur.
Je me rappelle ce matin d'août, où l'Ipod sur les oreilles...
"C'est l'heure
cette fois
Je le crois
J'ai peur
Mais ne t'en fais pas
Je suis là
Le temps
D'une dernière berceuse
Il est loin
Le temps où t'étais amoureuse
De la vie
Et maintenant
Je pleure
Tu vas tellement
Tellement nous manquer"
J'ai repensé à ma grand-mère que j'ai bercée la veille de sa mort.
Que j'ai endormie, avant qu'elle ne s'endorme à jamais.
Elle qui aimait tellement la vie.
D'elle il ne me reste que cette photo de nous deux à côté de moi pendant que je suis en train d'écrire.
J'ai encore son numéro de téléphone dans mon portable.
Je pense à elle en cuisinant, un don qu'elle m'a transmis.
J'ai ses recettes griffonées de sa main...
Elle ne me manque pas.
Elle est là.
Mais plus physiquement.
Mais près de moi.
"J'effleure
Ta peau de jolie fleur
Que tu quittes
Je suis là à tes côtés...
Je te laisse
Dors, dors, dors ..."
Une autre fleur brille dans mon salon à côté de celle qui est dans le vase qu'elle a quitté.
Cette photo de moi et ma "mémé" comme elle aimait qu'on l'appelle.
Nous sommes figés pour l'éternité.
Merci Patxi.
Tant pis pour la pluie ce matin qui ne perle que dans les yeux.
"Txintxo Txintxo lokartu
Amets politak egin
Zoazi zoazi askatu
Buru barneko hegalekin
Hegal egin, hegal egin
Hegalekin, hegalekin, hegalekin..."
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