Je ne voulais pas...

Réagir à la prestation ridicule du Nain de l'Elysée.
Mais en voyant d'autres journalistes le faire hier soir au Grand Journal, chez Denisot, pourtant proche du Nain de l'Elysée, je me suis dit :"allez zou tant pis, je me lance !".
En même temps, difficile pour moi de réellement juger : je ne l'ai pas regardé.
Sachant que mon travail m'obligerait le lendemain à le revoir en long et en largeur par petits bouts, je me suis interdit la version longue et officielle.
Et j'emploie le mot "officielle", sciemment.
Attendant le documentaire qui suivait sur France 2, je zappais de temps en temps.
Quelle ne fut pas ma stupeur de voir un plan du président entre deux journaliste, assis tel le général de Gaulle lors de ses conférences du mercredi après midi.
Toute la dramaturgie de l'époque en train de renaître sous nos yeux.
Ce n'est plus le président qui vient aux médias, comme Mitterrand chez Mourousi, lequel Mourousi vient poser une fesse sur le bureau du président.
Non ici c'est le président qui condescend à recevoir quelques journalistes, triés sur le volet, et dont on sait qu'ils liront bien les questions écrites avant avec l'aide du président et de ses directeurs de cabinet.
Je le sais j'ai déjà fait l'exercice avec quelques ministres.
Et encore Xavier Bertrand s'était même prêté au jeu des questions des internautes que nous ne découvrions qu'en direct.
Bref le Nain face à une Ferrari au moteur bridé.
Un Pujadas choisi parce que plus petit que le Nain.
Un Guy Lagache qui est venu montrer avec son beau brushing que l'info serait glamour sur M6.
Et un vieil Alain Duhamel caution du journalisme à l'ancienne avec des relents de vieillie cuisine gaullienne.
On était en plein drame.
Un acteur coincé par un rôle dont il n'avait prévu l'ampleur et dont le costume commençait à lui peser.
Broyé le garçon par le poids des maux de la France et le choc des photos instantanées d'une France à genou, prise dans la tempête qui la mène vers rien.
Il avait l'air encore plus petit que d'habitude le Nain de l'Elysée.
Humble (tellement rare chez lui) parfois, bredouillant tel un enfant pris sur le vif en train de faire des conneries.
Il aurait pu détendre l'atmosphère en faisant une pause musicale avec sa Carla.
Mais l'heure était trop au sérieux.
A l'austérité.
A l'ennui.
Il m'a parfois donné l'impression que, désormais, il s'ennuyait.
Comme ces enfants qui veulent le dernier jouet à la mode, la jolie panoplie du justicier.
Puis, qui, une fois qu'ils l'ont endossée, bien usée, la jette en se disant que finalement, sauveur de la terre est un dur métier.
Pas sûr qu'il rempile le Nain.
Il est déjà bien fatigué.
S'il m'entend, pour sa com j'ai quelques idées, cela nous changera du menu réchauffé de l'autre soir, que même un Chirac au plus mal n'aurait pas osé nous servir !
Le nain si tu m'entends..
A bon entendeur !