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le blog du nain de jardin masqué
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25 janvier 2009

Up and down !

homme_tristeCe matin j'ai pris mon vélo.
Direction les quais de Seine.
Il ne fera pas beau aujourd'hui.
Normal, nous sommes au mois de janvier.
Il y a des cerises sur la jupe de la dame qui passe à côté de moi.
Elle me regarde, moi, engoncé dans ma veste et elle légérement vêtue, comme si le printemps était djà là.
Une fois passée à ma hauteur, elle continue à me suivre des yeux.
Elle a senti ma peine et son regard semble me donner courage.
Courage!
Il va m'en falloir.
Aujourd'hui je me sens comme un ange déchu.
Ange déçu.
Ange décevant.
Que diront papa et maman qui ont toujours feint de ne pas comprendre que ma sexualité n'était pas celle que la morale accepte !
Souvent grand-mère me posait la question de sa descendance.
Et moi je fuyais.
Fuir.
Comme cette eau qui coule à mes pieds.
Qui quitte sa source pour aller se jeter on ne sait où.
D'ailleurs tout le monde s'en fout.
De la Seine, du sens des cours d'eau.
De moi, du sens de ma vie...
Que va-t-il se passer maintenant ?
Seule ma soeur avait très vite compris les changements que la capitale opérait en moi.
De ma célébrité, de ma vie privée, nous ne parlions que très peu.
J'étais le grand frère qu'elle n'avait toujours observé que de très loin...
Parfois, elle glissait sur mon terrain, me parlant de Sida, de libertés sexuelles et d'homosexualité.
Me disant que si les homos étaient heureux, tant mieux.
C'était leur vie après tout.
Leur vie oui.
Aujourd'hui gros coup de blues...
Il faut que je me ressaisisse, si je veux mordre la ...
Quoi déjà?
Oh oui la vie!
Si je veux la mordre à pleines dents, il faut cesser de me lamenter, cesser de chercher des plaintes.
Finir mes complaintes.
Je dois vivre !!!
Je veux vivre.
J'ai envie de ramasser un pavé et de le jeter dans la verrière de la gare d'en face.
Il faut faire tomber des vieux à priori.
Un joli p'tit brun est venu s'asseoir à côté de moi.
Un duffle coat léger, une chemise blanche, des petites lunettes cerclées d'écailles.
Il me sourit.
J'avais oublié que nous sommes lui et moi sur quai de drague.
Lieu de rendez-vous des putes, des provinciaux en mal d'extase, des michetons, des étudiants, bref nous sommes sur ce que les parisiens appellent Tata Beach.
Que me veut-il lui?
Deuxième sourire!
Drague-t-on si tôt maintenant à Tata Beach?
Sexe !
Quand tu me tenais !
Quand je te tenais !
Si dans ma banlieue parisienne j'avais été plutôt un enfant sage, ma liberté parisienne n'avait eu d'égale que ma liberté sexuelle !
Adolescent, je devais me cacher, voler des baisers tard le soir, à la merci d'une ronde de flics ou de quelques casseurs de pédés en mal d'aventure.
A Paris j'avais découvert le sexe au grand jour !
Le jour.
La nuit.
Les saunas, les bars, les boîtes, les lieux de dragues,
Les regards provocateurs dans le métro ou bien au supermarché de mon quartier.
Paris respirait le sexe et la luxure.
Aujourd'hui cette odeur était en train de m'asphyxier.
J'avais trop respiré cet air vicié et vicieux qui inondait la capitale.
" Vous allez bien ? ".
Ces trois petits mots viennent de claquer contre moi comme la vague que vient de laisser un bateau mouche à mes pieds.
" Vous allez bien? " .
Pourquoi me parlait-il celui là?
Que me veut-il?
Perdu dans mes élucubrations je ne m'étais pas rendu compte que le petit brun s'était rapproché de moi.
" Vous avez l'air si triste, vous aviez l'air d'être si loin, qu'à un moment j'ai cru que vous alliez tomber dans la Seine. "
Tomber.
Partir.
Emporté par les flots gris de ce lacet qui serpente la ville.
Non je ne tomberai pas.
Ni là. Ni ailleurs.
Il en faudrait bien plus pour me faire mettre un genou à terre.
"Je m'appelle Charles ! "
Charles, tu deviens bien téméraire d'un seul coup. Ton apostrophe et ton prénom me ramenaient à la réalité. Celle de la vie. Même si il est tôt encore, tu es bien là, à côté de moi en train de tendre une main.
Signe, ou simples délires chimiques de mon imagination en perpétuelle ébullition?
D'un seul coup me reviennent en mémoire, les différentes aventures qui m'étaient arrivées ici ou ailleurs.
Passades d'un soir.
Coups foireux ou foirés d'avance parce que l'un des deux n'était plus en possession de ses moyens.
Gay Paris !
Toutes mes turpitudes et même celles que je n'avais jamais osé imaginer; toutes mes envies, tous mes délires avaient pris forme dans cette grande ville où rien ne semblait interdit.
Haschich.
Coke.
Ecstasy.
Poppers.
Aucun plaisir ne m'avait été épargné.
Très vite pour moi, la ville était devenue le Disneyland du cul : je découvrais chaque soir de nouvelles aventures en suivant la queue de différents petits Mickeys.
Alors Charles ben ...
"Non merci je vais bien, juste un spleen bluesy passager"...
Il était temps de partir.
Ce matin j'ai rendez-vous avec ma DRH...
On va encore parler d'avenir.
En ce qui concerne le travail en ce moment, je ferai mieux d'aller voir un astrologue !

Ça vous va comme récit sur ma vie ?
Sinon j'ai passé une splendide semaine, merci !
Les politiques me font chier, ils font chier mon patron qui du coup me fait chier, merci !
Je continue de lire des blogs sympas, merci !
Les autres je les ai oubliés, merci !
Et l'autre soir j'ai croisé un très joli regard brillant appartenant à une boule de nerfs amusante ...
Comme quoi la vie peut surprendre tous les jours !

Merci !

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