Moroses, maux rosses...

Oui, je sais, le Nain adore jouer avec les mots.
Même qu'au bureau dans ce qu'il écrit, ses collègues cherchent toujours les jeux de mot, même là où il n'y en a pas.
Mais bon là, c'était facile.
Trop même.
Toute cette histoire a commencé mercredi, en réunion.
Nous parlions des sujets à venir, des audiences du moment qui ne sont pas en adéquation avec ce qu'attend la régie publicitaire.
Oui, tous les spots sont vendus, trop vendus même, mais les audiences ne sont pas là.
Ce ne sont pas des audiences dont il vaudrait mieux parler.
Mais des gens tout simplement.
Cette année, les Français sont moroses.
Cela se sent.
Certes, on me dit il y a du monde dans les magasins.
Oui, je ne le nie pas.
Mais achétent-ils ?
Ce n'est pas ce que me dit l'un de mes potes qui travaille au BHV.
Ce n'est pas le sentiment que j'ai lorsque je me promène dans la galerie marchande près de mon boulot.
Un sondage, passé rapidement cette semaine, parlait du montant alloué aux cadeaux : un peu pour les très proches, voire beaucoup pour "le" produit high tech de noël, mais pour les autres 10 euros, pas plus.
Ne parlons pas ce matin du Téléthon qui enregistre une baise de 20 %, oui 20 %, des promesses de dons...
Et ce n'est pas avec le saupoudrage médiatique de Nicolas Sarkozy, avec ses mesurettes à deux balles que les Français vont retrouver le sourire.
La France a connu un été pourri, une rentrée morne, les grèves de l'automne et l'hiver ne s'annoncent pas radieux.
Je le vois, en ce moment l'actu n'intéresse personne.
Ségolène Royal a fait chuter l'audience l'autre soir chez PPDA et son légendaire 20 heures.
Même histoire chez la Chabot deux jours plus tard, où Ségo et Besancenot devisaient sur l'avenir de la gauche.
Je ne suis pas triste, ni dans un état suicidaire, mais je me pose des questions quant à notre avenir.
Qui pourrait un peu donner de l'espoir aux Français.
Qui saurait les faire sourire et espérer ?
Là est la vraie question ?
Il faut retrouver des mots roses contre la morosité.
Faire danser les idées.
Essayer d'élever les plus petits, pour qu'à Noël ils aient l'impression d'être assis à la table des grands.
Pas facile, je sais.
Utopique, peut-être.
Mais en tout cas, le mur est proche si nous restons sur cette voie.
Car pendant ce temps, "c'est le temps qui court"...