Coïncidences...

J'en parle souvent, mais je crois à la théorie de la coïncidence.
Ma vie n'est faire que de cela.
Mes choix de carrière n'ont été dictés que par des coïncidences.
Beaucoup croient que j'ai un plan.
Que je suis calculateur.
Bien au contraire.
Je me laisse bien souvent guider par les hasards de la vie.
Et de fait mon parcours se construit de façon originale, mais comme si cela répondait aux indications d'un plan.
Coïncidences donc.
Cette semaine, je m'étais enfin décidé à aller faire passer une révision à mon scooter et par la même occasion lui faire enfin réparer jauge et clignotants qui ont mal supporté le magnifique temps pluvieux qui règne sur la capitale.
Après m'être renseigné au service après-vente, il s'est avéré que la partie mécanique et réparation de ma marque chinoise avait déménagé dans le 12ème.
Qu'à cela ne tienne, c'est tout de même plus près que le garage précédent à Ivry sur Seine.
Rendez-vous était pris pour mercredi matin.
Dès 6 h 30, quand je me suis levé, j'avais du mal à dissimuler ma joie de devoir aller porter la bête en réparation : des trombes d'eau s'abattaient sur la capitale.
Tandis que je travaillais, je jetais de temps à autre un regard horrifié sur Paris que je vois de mon balcon : une catastrophe !
J'espérais que le temps allait se lever.
Que nenni.
Alors vers 9h30 quand je rejoignais joli scooter c'était avec mon coupe-vent en Téflon, espérant que la pluie ne me mouillerait pas trop.
Arrivé au fin fond du 12ème : personne.
Porte fermée.
Jour de pluie = jour de galère dans Paris.
J'espérai qu'il n'était rien arrivé à mon petit métrosexuel de mécano que j'avais entre aperçu le samedi précédent lors de la prise de rendez-vous.
Tu parles Charles, tu mets le gamin à la terrasse du Cox et tous les mecs présents feraient plus hétéros que lui.
Et pourtant le gamin est aussi gay que je suis triste qu'il ne le soit pas !
Enfin revenons à la coïncidence.
En pestant je me mis en route vers le bureau et là au bout de quelques heures je parvins à joindre le gamin qui avait commencé sa journée chez les flics parce que témoins d'un accident avec délit de fuite.
Rendez-vous fut pris pour le lendemain.
Jeudi matin, sous de meilleures auspices, je me dirigeais à nouveau  vers le 12ème.
Sous un soleil qui faisait ce qu'il pouvait.
Habillé en parisien décontracté mais chic, je roulais dans le 12ème près d'où j'habitais avant quand soudain sort d'un immeuble une tête qui m'est familière.
Je ne roule jamais vite en scooter dans Paris, je cabrais la bête et roulais doucement pour en être sûr.
Oui là sous mes yeux un garçon rencontré un an plutôt à Biarritz.
C'était l'ami d'un ami.
Nous avions passé des moments ensemble pendant mes vacances.
Puis plus rien.
A l'époque il n'allait pas bien dans sa tête.
Seul.
Loin de Paris qu'il avait quitté sur un coup de tête pour ouvrir un magasin.
Magasin qui fonctionnait.
Mais pas comme il l'espérait.
Après un hiver difficile à Biarritz, il entamait une saison maussade.
Je le recroisais en septembre.
il n'allait pas mieux.
Il voulait tout plaquer.
Cet hiver, par un pur hasard je le croisais dans le rue.
il avait tout plaqué, vendu.
Il voulait s'installer dans la capitale.
Puis plus rien.
Jusqu'à ce jeudi matin.
Il était tout aussi surpris que moi.
Nous avons échangé quelques mots.
Il a repris une boutique non loin de mon ancien appartement.
Nous avons ri de toutes ces coïncidences.
Il est toujours seul.
Il est toujours aussi sauvage.
Il m'a quand même tendu la main cette fois-ci en me proposant de venir cogner à sa vitrine si j'avais envie de le revoir.
Il est en plein travaux pour une ouverture en septembre.
Nous nous sommes quittés.
J'ai retrouvé métrosexuel qui a flashé sur mes pompes vernies et mon jean slim.
Y'a plus de mecs.
plus de jeunesse.
Mais coïncidence ou pas j'ai recroisé quelqu'un que j'aime bien.
Allez zou au boulot le Nain l'est déjà midi !