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le blog du nain de jardin masqué
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4 octobre 2006

Les couloirs du temps

seulL'autre soir je suis sorti.
Direction les Halles.
Le Marais.
J'ai tenté de retourner en arrière.
Le Banana Café.
Nous venions ici de temps en temps en bande, à l’époque de la grande époque.
Pour y boire des verres.
Parler.
Refaire le monde ou la télé.
Ce soir c’était un peu comme un pèlerinage que j’entreprenais.
L’endroit n’avait pas changé.
Tout au plus un poil plus glauque à cause des peintures un peu défraîchies.
Cela faisait 15 ans que ce haut lieu des nuits parisiennes avait ouvert.
J’y avais passé quelques heures, voire quelques nuits et j’y avais vécu discrètement quelques aventures.
Un jeune comique très à la mode, mais pas très beau avait tenté de me faire rire pour me séduire.
Mais son rire tintait faux dans mes oreilles, il manquait de sincérité.
On pouvait me reprocher beaucoup de choses, il était impossible de dire que je n’étais pas sincère.
Je l’étais trop même.
Le patron était à l’entrée tout comme à son accoutumée très étonné de me voir ici, alors que je n’étais pas passé sous sa porte depuis des lustres.
CE SOIR, il fallait bien changer les habitudes, puisque je vous le rappelle, depuis mon séjour à Biarritz, j’ai décidé de revenir à la vie !
Bizarre le sous-sol du bar...
Le monde a vraiment changé pendant mon absence.
Les drags queens avaient envahi ce lieu.
Elles n'y sont plus.
Fini là aussi es jeunes hommes en costume d’il y quelques années encore ou bien encore les jeunes "kikis" que l’on pouvait croiser dans le quartier, il n’y a même pas 10 ans.
Ici on vient dorénavant se faire voir, se faire admirer et il faut pour cela montrer patte blanche ou pailletée.
La carte de crédit.
Gold de préférence !
Je pense à cela tout en tentant de m’immerger dans cette fausse fête d’un Paris qui décline.
Un grand hebdomadaire ne titrait-il pas il y a quelques jours que la France ne savait plus s’amuser et que la jet-set n’hésitait pas à prendre l’Eurostar le week end pour aller s’encanailler à Londres.
Avec ce métro des temps modernes, la capitale anglaise n’était plus qu’à une station de chez nous.
J’essaye de reconnaître un visage parmi tous ceux qui sont autour de moi, mais pas un seul ne retient mon attention.
J'ai tellement eu l’habitude de délirer ensemble sur ces banquettes, que ce soir elles me semblent bien tristes.
Elles le sont d’ailleurs.
Leur état est un peu comme le mien en ce moment : totalement défoncé.
Mais pas à l’alcool.
Non je suis enivré par ce retour à la vie qui signifie tant de choses pour moi.
Si l’on m’avait dit hier encore que j’aurai le courage de m’immerger à nouveau dans cette foule parisienne croupissante et croulante.
Mais comment lorsque l’on est jeune aujourd’hui, oui comment peut-on s’amuser ?
Pas étonnant que comme certains de mes amis, ils aillent tous prendre leur pied dans des mondes factices...
J’ai peur pour eux et si je devais faire des enfants dans ce monde, je me poserai tant de questions que je crois bien que je deviendrai un adepte du préservatif ou du coïtus interruptus ultra rapide  !
Ils se ressemblent tous ce soir.
Ce même air d’endive.
De jeune légume poussé sans soleil, mais gonflé aux engrais nouveaux de cette fin de siècle.
Ils sont coiffés pareils.
Habillés pareils.
Ils dansent et bougent de la même façon.
Cela est triste.
Et puis cela est gai.
C’est étonnant.
On se croirait arrivé dans un film futuriste d’il y a 10 ans.
Quand Ridley Scott nous promettait une autre civilisation dans son film "Blade Runner" .
Ils sont assexués.
Est-ce la maladie qui nous les a rendus ainsi ?
On dit que le Sida a beaucoup changé les habitudes de la jeunesse, dans les grandes villes comme Paris, on ne peut en douter.
Ici dans ce haut-lieu de la nuit parisienne, il y a des filles qui aiment des filles, des garçons qui aiment des garçons qui aiment des filles et tant d’autres choses.
Quels peuvent bien être leurs repéres affectifs ?
En pensant à tout cela et en sirotant ma bière, je me dis que je dois passer pour un vieux croulant avachi dans mon coin.
Allez le Nain resaisis toi !
Pas près de revenir moi ....

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Commentaires
Y
Pas besoin d'aller au Banana ou autres boites branchouilles pour s'amuser!<br /> Je suis un jeune gay, et je sors très peu dans ce milieu. Je ne mets pas le nouveau gel paillettes Vivelle Dop, ni le dernier débardeur à la mode. <br /> Côté sorties, je préfère les soirées chez mes amis. C'est un certain monde, un certain type de djeunes qui s'habillent comme le décrit et qui ainsi partagent ces codes. <br /> Il y en a d'autres plus sains, plus simples. <br /> Encore faut-il vouloir les découvrir.<br /> Parfois, il est plus facile de se la jouer "Chouchou" ou follasse du Marais pour tenter d'exister. Mais cela ne dure qu'un temps. Enfin je pense. Que deviennent les folles à 30 ou 40 ans? De vieilles folles reclues chez elles? lol<br /> stefan
A
Voilà, tu l'as vu: on est bien mieux dans notre repère de la rue Charlot. ;-)<br /> <br /> (je rentre juste de vacances, je suis indécemment bronzé.)
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