Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le blog du nain de jardin masqué
le blog du nain de jardin masqué
Derniers commentaires
Archives
22 avril 2006

Souviens toi ...

Pas facile cet exercice que de se raconter ...
Mais une promesse est une promesse, aussi pendant quelques lignes encore...
... Je vais continuer cette mise à nu impudique, mais qui en même temps me fait du bien ...
Analyse.
Bouts de moi refoulés ...
Revenons au lendemain de cette nuit sans gloire pour moi.
The day after ..
Retour à la case bureau.
"Pas frais ce matin le nain ! ".
Non, Sophie pas frais ce matin.
Une envie de gerber.
Pas à cause de l'alcool, mais plutôt sur moi-même, sur ce que je suis et sur ce que je voudrais être.
"Spéciale Sida ce soir, vous n'avez pas oublié? Y'aura Rogner le grand spécialiste, les gens d'Act Up et le Ministre".actup
J'avais tellement oublié tout cela, que la nuit dernière, j'avais joué au con sans protection.
"T'as des préservatifs, pour les montrer à l'antenne ?"
Non je n'en ai pas, je n'en mets pas.
Comble de l'ironie, une heure durant, j'allais exhorter mon public à en mettre, et moi je passais ma vie à jouer avec le feu. Mais je n'étais pas le seul responsable.
C'est toujours la faute de l'autre.
Dans les rapports hétérosexuels, il va de soi que le mâle doit le proposer, même si bien souvent, c'est la femelle qui le fait, à cause de ses instincts maternels de protection.
Mais chez les pédés?
Ou trouver la fibre maternelle?
L'homo affirme sa virilité, il joue au dur. Il est fort, donc la bête ne passera pas dans son corps.
Dixit mon pote le regretté Guillaume D.
Je pensais à tout cela pendant que chacun de nos invités faisaient leur numéro, là bien sûr où on les attendait.
Le professeur admonestait.
Les militants militaient à tort ou à raison, mais ils faisaient du bruit.
Le ministre rassurait.
L'état était là !
Mascarade hypocrite au nom du saint ruban rouge.
Le professeur avait une maîtresse, je reconnaissais certains agitateurs qui s'envoyaient en l'air le soir dans des bouges infâmes sans se soucier du taux de T4 de leur éphémère partenaire.
Et puis le ministre, sinistre, qui allait le dimanche à la messe se faire pardonner de tout ce qu'il avait fait la semaine durant.
Je ne restais pas au pince-fesse, d’après l'émission, je n'en avais rien à foutre d'un ministre, pour qui la santé ne correspondait qu'au nom d'un portefeuille.
D'un plan de carrière.
A la maison pas de nouvelles de Karim.
Des messages de félicitations pour l'émission de ce soir.
Le patron, qui pensait que pour une fois la chaîne avait rempli sa mission d'information auprès du public.
Faux cul.
Si les parts de marché de l'émission avaient été moins bonnes, nous n'aurions pas eu le droit de faire cela, j'aurai dû ratisser plus large, en invitant tous les comiques vulgaires à la mode, censés amener un public qui intéressait les annonceurs publicitaires.
Thierry s'inquiétait aussi, pas de nouvelles de moi depuis deux jours.
Il m'avait trouvé triste ce soir, absent du débat.
Je n'étais même pas là.
1_10_22_fond_maroc_casbah_180Mes idées voguaient ailleurs, loin d'ici.
Elles dévalaient les pentes de Montmartre, passaient au dessus des quais de Seine, survolaient la Méditerranée, et se posaient au Maroc, entre mer et désert.
Sur le sable rouge, au pied des casbahs, dans ces champs de fleurs qui au printemps inondent les paysages de couleurs.
Je rappelai Thierry.
"Ça n'allait pas ce soir le nain? T'avais l'air triste. T'as des problèmes ?"
"Non merci, ça va. Pas d'ennuis, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je travaille comme un fou, vis comme un taré et baise comme un con !"
"Ben dis-moi, la vie est belle".
Elle était belle ma vie.
Fabuleuse même !
"Bouge pas, j'arrive".
Comme toujours dans ces cas-là, il venait me consoler, me faire la morale.
Lui l'ami fidèle.
Je lui racontais tout, mon euphorie de la nuit de la Saint Jean, et puis mon désespoir d'hier soir, le bar, le cul.
"Toujours le même, un adulte avec une mentalité de gosse, quand monsieur n'a pas ce qu'il désire, il le cherche par tous les moyens, même les plus dégueulasses".
Le pire, est qu'il avait raison.
J'étais un gamin, un sale enfant gâté qui voulait toujours tout, et tout de suite. Parfois au prix de conneries irréparables.
J'avais prôné ce soir, une heure durant, le port du préservatif, et moi j'étais allé m'envoyer en l'air avec le premier inconnu venu.
Ça je n'osais pas le dire à Thierry, je crois que pour une fois sa compréhension aurait eu quelques limites.
Il me consolait avec quelques whiskies, me forçant d'admettre que Karim n'était pas un garçon pour moi, et que vu mon statut médiatique, il ne me serait pas difficile de le remplacer.
"Un de perdu, dix de retrouvés".
Oui, mais un de perdu, c'était un de perdu.
A force de rater mes carrefours, j'allais finir par me retrouver dans un cul de sac.
Je ne voulais pas devenir une vieille tante en mal d'amour, obligée de se payer des minets à cent sacs la nuit pour se rassurer.
Comme mon collègue M., qui une fois fini le journal tous les soirs, partait rôder dans toutes les boîtes à baise de la ville dans l'espoir de ramener un jeune éphèbe en mal de célébrité.
Je le comprenais un peu, car combien avaient baisé avec moi pour voir ce que cela faisait de coucher avec la télé !
Thierry me laissa avec mes idées noires et mon Lexomil.
Demain il fallait assurer.
Comme d'habitude.

Publicité
Commentaires
C
oups :)
C
Et vous assurez comme d'habitude. D'abord dans la salle de maquillage où une certaine L. vous laisse entendre que vous avez des cernes de fatigues, mais que Elle, elle fera tous pour les cacher. Alors, vous vous regardez dans le miroir et vous accrochez ce sourire habituel. Pas trop difficile de l'afficher ce sourire. Être tout sourire, vous avez appris ça aussi. Il faut assurer. On vous paye pour ça. <br /> Puis, viendra la chaleur des projecteurs sur votre peau fatiguée, sur votre visage de la veille maquillé. <br /> Il y aura également votre image envoyée par la régie, sur laquelle vous ne vous attardez pas, plus. L'habitude sûrement. <br /> Un peu plus tard, Moteur, Action ! Regarder, je suis intouchable par les marasmes de la vie quotidienne, je suis presque irréel. Et ce sourire de merde me fait mal, et vous fait croire que je suis intouchable. Regarder. Je suis une créature projetée dans l'air. Devant vous j'assure. Devant moi, j'espère.
Publicité
le blog du nain de jardin masqué
Catégories
Publicité