Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le blog du nain de jardin masqué
le blog du nain de jardin masqué
Derniers commentaires
Archives
15 juin 2010

Continued... Bonheur en vue

Il y en avait des hôtels dans cette rue.
Des petits meublés, comme ceux qui avaient du abriter les caïds d’avant la guerre.
Aujourd’hui, cela sentait non plus le luxe et la luxure, mais tout simplement l’odeur mélangée de Paris et de toutes ces autres cultures qui faisaient de la capitale de la France, une ville unique au monde.

Je me disais en me présentant au concierge que je rêvais, que je vivais une histoire de la quatrième dimension, mais là encore, mon histoire se mélangeait avec cette vie factice pour laquelle je travaillais, pour cette vitrine qui faisait rêver, je veux parler de  la télévision bien entendu.

Je donnais le nom qui n’était pas celui de mon oiseau du Maghreb, mais ce devait être un code, car au sourire entendu du vieil homme qui se tenait derrière le comptoir, je compris que maintenant j’avais le passe qui me mènerait à l’animal.
A celui que je voulais voir.
A celui que je désirais prendre par dessus tout dans mes bras.

Il était là, étendu dans la pénombre, sous un amas de couvertures.

Quelques gémissements perturbaient un sommeil entretenu par des médicaments que je trouvais au pied de son lit.
Il avait sale mine le coco.

Il était sérieusement amoché même.

Je m’approchais et pris ses mains entre les miennes, ce qui le tira de son sommeil.
"Alors, le caïd ?"

Il essaya de sourire, mais la douleur lui fit faire une grimace à la place.

En quelques minutes, j’appris ce qui était arrivé.

Deux fois rien, selon ses dires...

Quelques ennuis avec des mecs au dessus de lui, des histoires de deal.

Ça m’énervait tout cela.

Et en même temps ça me remettait les pieds sur terre.

Pour moi la drogue, le milieu, ça n’était que des sujets de dossiers ou de reportages traités en cinq minutes au cours d’une émission.
Mais là je me prenais tout en pleine gueule.

Pourquoi en arriver là ? 
Pourquoi toutes ces conneries ?
Pour du fric ?
Pour vivre comme il en avait envie, et pas comme la vie voulait l’y obliger.

Mais cela peut-il tout pardonner.

Tandis que je ramassais ses affaires je songeais à tout cela.
Le ramener chez moi.
L’installer tant bien que mal.
C’est la première fois que j’installais quelqu’un chez moi sans même me poser de questions.

"Tu seras mieux ici, personne ne viendra te chercher, à part moi personne ne sais que tu existes dans ma vie."

Un petit tour en bas chez mon ami le pharmacien, mon fournisseur de dope à moi.

Quelques compresses, quelques cachets et je laissais mon petit oiseau blessé.

Seul.
Chez moi.
Sans même me poser de questions.
Tout cela me semblait si naturel.

Karim m’avait donné envie de retravailler.
De retourner dans la cage aux lions.
Sophie m’attendait avec une impatience non dissimulée, elle avait tout pour être un grand chef, mais sa modestie naturelle l’en empêchait.
Aussi n’avait-elle pas voulu prendre des décisions que tous réclamaient.
Pas grave !

La vie me semblait belle à nouveau.
Louis-Etienne voulait me voir ?
Tant mieux !

J’avais des choses à lui dire.

Publicité
Commentaires
P
Charles n'était qu'un leurre de notre Eugène Sue... Voilà Karim installé dans les lieux... là c'est balzacien le Nain ... nous patientons!
Publicité
le blog du nain de jardin masqué
Catégories
Publicité