La Madame reine en ses terres !

En ce dimanche, jour de vote, je vois à nouveau passer les gens sous mes fenêtres.
Moins nombreux que pendant la présidentielle.
Plus résignés pour certains, mais il y vont.
Alors moi aussi je vais y aller à ce bureau de vote.
Et pour la deuxième fois de ma vie, comme je le disais précédemment, j'apporterai ma voix à un candidat socialiste.
Parce qu'en démocratie, il n'est pas bon que tous les pouvoirs soient en une seule main.
Dans de nombreux pays les gens se battent contre le pouvoir unique, alors gardons notre droit de dire non.
Mais, me direz-vous, que font les socialistes pendant ce temps-là ?
Trop occupés à ne pas imploser sous l'impulsion des éléphants, le Parti végéte.
Et pourtant Ségolène a recueilli 17 millions de voix.
Elle a su rassembler une grande majorité de Français qui ne veulent plus être laissés sur le bord du chemin.
Elle a su susciter des "Désirs d'Avenir".
De fait l'association créée pour soutenir la candidate à la candidature existe toujours.
Après la retraite de Djerba, où la Madame est allée, seule avec les enfants panser ses blessures.
Tenter d'oublier les coups bas, ce livre qui lui a fait mal, la mise en avant de son couple.
Elle pensait avoir tout subi.
Elle pensait avoir la carapace beaucoup plus solide que cela.
Elle ne pensait pas que les trahisons viendraient de l'intérieur même de son propre camp.
De sa propre famille.
Pour cela elle se recentre sur le cercle d'intimes qui l'ont soutenue tout au long de ce long parcours vers l'échéance suprême.
Chantepy, Rastoing, Bouchet Petersen, Thieulin et quelques autres.
C'est avec eux que la veille du deuxième tour elle avait bâti ce discours aux élans mitterrandiens.
C'est avec eux qu'elle a adopté la stratégie du sourire face aux attaques de de l'extérieur  et de l'intérieur.
Selon leurs voeux, elle va tenter de continuer d'exister, mais en dehors de l'appareil.
N'est-elle pas présidente après tout ?
Présidente de région c'est gouverner une partie de la France.
N'a-t-elle pas martelé tout au long de sa campagne qu'elle voulait transformer ses succès de terrain au plan national ?
Avec ses conseillers elle va donc retourner sur le terrain.
Là où l'accueil n'a pas changé.
Il y a quinze jours, lors d'une de ses sorties de terrain, elle a été acclamée.
La veille au Zénith, la salle ne lui était pas hostile.
Bien au contraire.
Malgré les ambitions de Delanoë.
Les coups bas de Strauss-Kahn.
Ou bien encore les tentatives de déstabilisation de Fabius via les MJS et Benoît Hamon.
Alors il va falloir exister.
Autrement.
Garder le sourire.
Elle l'a compris.
La défaite l'a faite mûrir.
Je la regardais l'autre soir sur le plateau du grand journal.
Elle est enfin rentrée dans les grands habits des grands hommes.
Ne lui manque plus que les conseils, les bons.
Et un appareil politique digne de ce nom.
Les réformes que doivent subir sont parti ne l'aideront pas forcément.
Peut-être devra-t-elle trouver la force ailleurs.
En tout cas il ne faut pas qu'elle perde ce cercle de fidèles.
Peut-être doit-elle juste l'élargir, y faire entrer de jeunes pousses.
Pas forcément des énarques.
Elle en a déjà son lot.
Il lui faut quelques personnes en phase avec la vraie vie.
Des fous du roi.
Ou de la Reine.
Pour qu'en ses terres poitevines elle ne perde pas pied avec la réalité et qu'elle bâtisse ses désirs d'avenir.