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le blog du nain de jardin masqué
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20 janvier 2007

Ce n'est que moi ...

... Ne craignez rien !
On me reproche souvent, enfin les quelques lecteurs attentifs, de ne pas assez parler de moi dans ce blog.
De traîter plutôt de l'actualité.
Ou de parler des autres, d'être impoli ou impertinent.
De me foutre  de la gueule des autres ...
D'être jaloux.
De vouloir exister.
Etre filmé, interviewé, publié.
Je m'en fous.
J'écris ici par plaisir naturel.
Ces derniers temps, face aux nombreux mails haineux j'ai eu un peu de mal.
Je me suis remis en question.
Et puis je me suis rappelé de la plume des Bouvard et autres éditorialistes, trempant leur plume dans le vitriol pour écrire des billets bien plus sanglants que les miens.
non pas que je me compare.
Non pas que mes chevilles aient fait exploser mes boots so tendance ...
Non !
On me dit aussi "Parle de toi"
Certains voudraient que le nain tombe le masque.
Qu'on sache qui il esten vrai.
Personne ne me connaît vraiment.
Même pas ma famille.
Ni mes amis.
Ma super bonne copine C. se doute de certaines choses, mais comme elle le dit toujours à la fin : "le nain t'es un coquinou, tu ne nous dit pas tout !".
Personnellement et de façon personnelle qui ne regarde que moi (ouf,si ça c'est pas du perso de chez je flatte mon ego !), je pars du principe qu'il n'est pas obligé de raconter sa vie en large et en travers pour exister.
On existe tellement mieux par rapport à la définition du monde qui vous entoure.
Je trouve plus simple de définir les gens par rapport à ce qu'ils pensent que par rapport à ce qu'ils font.
Et je pense mieux connaître Pierre, Stéphane ou mon nouveau "blogfriend" X. par rapport à leurs goûts, leurs plaisirs et leurs souffrances que par rapport au fait qu'ils soient allés dans tel bar ou bien qu'ils aient acheté tel tee-shirt "so hype".
Mais bon puisque certains réclament un exercice de style, je vais vous broder ma vie telle que l'on pourrait la voir écrite pour un roman à l'eau de rose en panne de prix de rentrée ( genre Médicis ou Goncourt ...).
Donc ce matin ...
( Non pas ... un lapin !)
Ce matin ...
Je sors.
Peu à peu la fraîcheur matinale s’estompe.
Paris vit déjà.
A cent à l’heure.
Moi je n’en ai pas envie.
Je veux aller sur les quais de Seine.
Je quitte mon appartement confortable du centre de Paris et je m’engouffre dans le métro.
Les autres sont en vêtements d’été, et moi je suis enfoui dans ma jolie veste Paul Smith.
La capitale subit les affres du déréglement des saisons.
Les primevéres refleurissent sur mon balcon
Tuileries ...
Je descends les marches.
Air pur.
Si pur que j’ai honte de le respirer.
Il est si bon...
Je suis si mauvais.
Mais cet air j’en ai besoin, c’est lui qui va m’aider à vivre .
A respirer à pleines bouffées cette vie qui coule dans mes veines.
Des gens dans le parc me frôlent.
Quelques jeunes cadres viennent courir avant la course qu’ils mèneront contre leurs affaires.
Des papys avec leur chien.
Des mamies avec leurs petits-enfants.
Et moi.
Je marche vers mon coin.
Mon arbre.
Celui à qui je me confie lorsque le plafond est trop bas pour que je puisse garder la tête haute.
Mon arbre.
Il a ses branches qui viennent mourir dans la Seine.
Il a la tête haute.
Fière, qui domine cette rivière qui coule à ses pieds depuis des années.
En face, le soleil frappe dans cette ancienne gare devenue musée.
monarbreJe pense tout à coup à toutes ces choses que j’aurais aimé faire, et que je n’ai jamais faites.
J’ai vécu comme si ma vie n’avait pas de limites.
Pourtant à un croisement de cette vie, j’ai du faire le mauvais choix, car il me semble que j’arrive dans un cul de sac !
Et puis tant pis.
Tant pis si je rate certaines choses.
Ma vie n’a pas été aussi moche que cela.
Je regrette juste certaines choses.
Certains actes.
Mais tout cela représente ma vie.
Je devrais plutôt en être fier.
Car tout cela a fait ce que je suis aujourd’hui.
J’ai toujours été cet éléve, ni bon, ni mauvais qu’on ne sait où classer.
Ni cancre, ni référence.
Participant çà et là aux travaux, mais sans trop se faire remarquer.
Les rentrées se succédant.
Passant d’un lycée à l’autre.
Oh je n’étais pas un dur, mais il est vrai qu’au bout d’un moment, les professeurs me supportaient difficilement.
Et puis ma scolarité s’est quand même poursuivie.
Mon bac en poche, il fallut bien me décider à faire quelque chose.
Je voulais être écrivain. Ou journaliste, car un bon journaliste doit savoir écrire, raconter des histoires aux gens. Et j’avais envie de raconter, de parler. De noircir des pages. Je voulais faire une école. Cette fois-ci, c’est moi qui choisissait de devenir un élève qui apprend.
Devant cette volonté nouvelle, mes parents se résignèrent.
Paris.
Quand j’y arrivais pour la première fois, tout me semblait beau et laid.
Beau, parce que nouveau.
Laid, à cause de cette Seine si grise et si sale.
Cette Seine qui continuait de couler ici, sous mon arbre...
Il ne fera pas beau aujourd’hui.
Normal, nous sommes au mois de janvier.
Il y a des cerises sur la jupe de la dame qui passe à côté de moi. Elle me regarde, moi, engoncé dans ma veste et elle les légérement vêtue, comme si le printemps était djà là.
Une fois passée à ma hauteur, elle continue à me suivre des yeux.
Elle a senti ma peine et son regard semble me donner courage.
Courage!
Il va m’en falloir.
Aujourd'hui je me sens comme un ange déchu.
Ange déçu.
Ange décevant.
Que diront papa et maman qui ont toujours feint de ne pas comprendre que ma sexualité n'était pas celle que la morale accepte !
Souvent grand-mère me posait la question de sa descendance.
Et moi je fuyais.
Fuir.
Comme cette eau qui coule à mes pieds.
Qui quitte sa source pour aller se jeter on ne sait où.
D’ailleurs tout le monde s’en fout.
De la Seine, du sens des cours d’eau.
De moi, du sens de ma vie...
Que va-t-il se passer maintenant ?
Seule ma soeur avait très vite compris les changements que la capitale opérait en moi.
De ma célébrité, de ma vie privée, nous ne parlions que très peu.
J’étais le grand frère qu’elle n’avait toujours observé que de très loin...
Parfois, elle glissait sur mon terrain, me parlant de Sida, de libertés sexuelles et d’homosexualité.
Me disant que si les homos étaient heureux, tant mieux.
C’était leur vie après tout.
Leur vie oui.
Aujourd'hui gros coup de blues...
Il faut que je me ressaisisse, si je veux mordre la ...
Quoi déjà?
Oh oui la vie!
Si je veux la mordre à pleines dents, il faut cesser de me lamenter, cesser de chercher des plaintes.
Finir mes complaintes.
Je dois vivre !!!
Je veux vivre.
J’ai envie de ramasser un pavé et de le jeter dans la verrière de la gare d’en face.
Il faut faire tomber des vieux à priori.
Un jeune étudiant brun est venu s’asseoir à côté de moi.
Je dis étudiant, parce qu’il en a tout l’heure.
Un duffle coat léger, une chemise blanche, des petites lunettes cerclées d’écailles et cette petite sacoche  noire de mise lorsque l’on est un bon étudiant qui se respecte.
Il me sourit.
J’avais oublié que nous sommes lui et moi sur quai de drague.
Lieu de rendez-vous des putes, des provinciaux en mal d’extase, des michetons, des étudiants, bref nous sommes sur ce que les parisiens appellent Tata Beach.
Que me veut-il lui?
Deuxième sourire!
Drague-t-on si tôt maintenant à Tata Beach?
Sexe !
Quand tu me tenais !
Quand je te tenais !
Si dans ma banlieue parisienne j’avais été plutôt un enfant sage, ma liberté parisienne n’avait eu d’égale que ma liberté sexuelle !
Adolescent, je devais me cacher, voler des baisers tard le soir, à la merci d’une ronde de flics ou de quelques casseurs de pédés en mal d’aventure.
A Paris j’avais découvert le sexe au grand jour !
Le jour.
La nuit.
Les saunas, les bars, les boîtes, les lieux de dragues,
Les regards provocateurs dans le métro ou bien au supermarché de mon quartier.
Paris respirait le sexe et la luxure.
Aujourd’hui cette odeur était en train de m’asphyxier.
J’avais trop respiré cet air vicié et vicieux qui inondait la capitale.
" Vous allez bien ? ".
Ces trois petits mots viennent de claquer contre moi comme la vague que vient de laisser un bateau mouche à mes pieds.
" Vous allez bien? " .
Pourquoi me parlait-il celui là?
Que me veut-il?
Perdu dans mes élucubrations je ne m’étais pas rendu compte que le petit brun s’était rapproché de moi.
" Vous avez l’air si triste, vous aviez l’air d’être si loin, qu’à un moment j’ai cru que vous alliez tomber dans la Seine. "
Tomber.
Partir.
Emporté par les flots gris de ce lacet qui serpente la ville.
Non je ne tomberai pas.
Ni là. Ni ailleurs.
Il en faudrait bien plus pour me faire mettre un genou à terre.
"Je m’appelle Charles ! "
Charles, tu deviens bien téméraire d’un seul coup. Ton apostrophe et ton prénom me ramenaient à la réalité. Celle de la vie. Même si il est tôt encore, tu es bien là, à côté de moi en train de tendre une main.
Signe, ou simples délires chimiques de mon imagination en perpétuelle ébullition?
D’un seul coup me reviennent en mémoire, les différentes aventures qui m’étaient arrivées ici ou ailleurs.
Passades d’un soir.
Coups foireux ou foirés d’avance parce que l’un des deux n’était plus en possession de ses moyens.
Gay Paris !
Toutes mes turpitudes et même celles que je n’avais jamais osé imaginer; toutes mes envies, tous mes délires avaient pris forme dans cette grande ville où rien ne semblait interdit.
Haschich.
Coke.
Ecstasy.
Poppers.
Aucun plaisir ne m’avait été épargné.
Très vite pour moi, la ville était devenue le Disneyland du cul : je découvrais chaque soir de nouvelles aventures en suivant la queue de différents petits Mickeys.
Alors Charles ben ...
"Non merci je vais bien, juste un spleen bluesy passager"...
Il était temps de partir.
Ce matin j'ai rendez-vous avec ma DRH...
On va encore parler d'avenir.
En ce qui concerne le travail en ce moment, je ferai mieux d'aller voir un astrologue !

Ça vous va comme récit sur ma vie ?
Sinon j'ai passé une splendide semaine, merci !
Les politiques me font chier, ils font chier mon patron qui du coup me fait chier, merci !
Je continue de lire des blogs sympas, merci !
Les autres je les ai oubliés, merci !
Et l'autre soir j'ai croisé un très joli regard brillant appartenant à une boule de nerfs amusante ...
Comme quoi la vie peut surprendre tous les jours !

Merci !

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