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Biarritz underground
Quelques lignes pour vous parler de la vie à Biarritz, qu’il pleuve, qu’il vente ou que le soleil vous brûle les yeux sur la grand’ plage.
C’est dans cette ville qu’à chaque fois je veux revenir.
Ce n’est pas mon pays.
Le Nain vient d’ailleurs, bien plus haut où les garçons sont bonds comme les blés et les filles rousses comme la mousse des nombreuses bières du pays.
Mais j’aime revenir ici m’asseoir comme l’autre soir sur le sable de la plage des cavaliers.
Seul, face à l’océan, avec les chiens qui courent après les vagues.
C’est ici que je peux faire vagabonder mon âme.
C’est ici aussi que j’ai rendez-vous avec mon enfance, lors de mes premières vacances dans un endroit aux consonances étranges pour un garçon de mon âge.
"Kasu Ikastola" dans chaque village sur des panneaux faisait que je ne comprenais pas vraiment où j’étais.
En France certes, pas loin de l’Espagne non plus, ou Franco régnait encore, où nous avions peur à chaque fois que passions la douane de ces hommes aux drôles de chapeaux qui inspiraient crainte et respect.
Où l’on passait l’alcool sous le manteau pour les kermesses du curé de Laressorre.
Bref ici il y a une part de moi-même dans un monde qui n’existe plus et qui est aussi fidèle à lui-même.
Savais-je déjà à l’époque que ce Biarritz et ce Pays Basque que j’aime tant, j’y reviendrais à chaque fois que j’en éprouverais le besoin ?
Pour me ressourcer.
Pour y vivre ma vie.
Ici à chaque fois c’est le Nain Aska (Libérez le Nain).
Libérez-le de ses contraintes de la vie parisienne.
De ce temps hémophile qui n’en finit pas de couler et après qui il faut quand même courir…
Biarritz, Ustaritz, Espelette, Cambo, San Sébastien, Saint Jean de Luz, Socoa, Ciboure…
Vos odeurs de chipirons, de piments, de montagne, d’herbe fraîche, d’iode.
L’océan qui gronde le soir quand je m’endors.
Biarritz et sa vie secrète.
Le saviez-vous, l’une des villes les plus gays de toute la côte Atlantique.
Des bars, des boîtes, des lieux de drague hautement connus où des animateurs télé achètent des appartements pour pouvoir aller draguer à pied le soir en rentrant d’avoir mangé les tapas du bar Jean.
Le Caveau qui fut un mini "Queen" avant l’heure.
Le Chrome bar de province bon enfant où l’on côtoie les filles à pédé, les gens de la campagne en mal de sensations fortes. Le pédé assumé venu à la ville, pour qui c’est chaque soir le lieu de rendez-vous avec les autres. Comme dans un bar de quartier.
Puis les bars plus "chics", plus hétéros friendly, le Bo et l’Urban, où Laurent, ancien PNC a fini par poser ses valises pour 
ses lancer à fond dans la quête de l’imperfectible Mojito !
Des gens simples.
Des gens lookés.
Des mecs qui assument mais qui ont un peu plus de mal à rencontrer l’âme sœur dans cette ville où tout le monde connaît tout le monde.
Où certains ont couché avec tous.
Bref un mini Marais parisien ancré en plein cœur de la ville.
Avec ses états d’âme.
Plus forts encore parce que sans doute exacerbés par la promiscuité ambiante.
Par cette visibilité que tout le monde feint de respecter.
Malgré les regards incrédules des Basques pur jus, les jours de Gay Pride (oui Biarritz a sa propre Gay Pride chaque année fin juin …)
Les gens sont compliqués et plus simples à la fois.
Beaux et différents.
Ouverts.
Directs, comme à Saint Sébastien, ou même le Nain a droit a des œillades de la part des fiers ibères …
Voilà pourquoi je me sens bien là-bas.
Voilà pourquoi au moment où j’écris ces quelques lignes, mon esprit dévale les pentes de la Rhune pour aller piquer une tête du côté de la plage des Cavaliers à Chiberta.
Voilà pourquoi comme me l’a dit Laurent samedi soir en m’embrassant :
"Ne t’inquiètes pas, le Pays Basque on y revient toujours. A chaque fois c’est comme cela !"
J’espère que tu dis vrai Laurent.
Moi qui viens de quitter ton Urban pour ma folie urbaine.
Agur Biarritz.
Non pas Agur, mais à tout bientôt …
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